Les Auditions

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Si par exemple l'un d'entre vous veut présenter Agostín et recherche une Chiquita, ou vice-versa, ou tout autre cas du même genre (Vallombreuse-Isabelle, Isabelle-Sigognac, Professeur-Léone, etc.), c'est là que ça se passe.

Voici les textes pour les auditions au cas où vous les perdiez pendant les vacances...



ISABELLE


Isabelle, seule, au château de Vallombreuse, se rappelant avec nostalgie de sa vie de comédienne en lisant avec mélancolie une affiche de théâtre

– "Ce soir, à la nuit tombée, la troupe déambulatoire du Professeur Blazius présente L'Arbre de solitude avec les célèbres et délicieuses Zerbina et Sérafina, avec le grand Matamore, les inoubliables Léandre et Arlequin, avec monsieur le Professeur en personne et, dans le rôle de l'orpheline l'illustre Isabelle. En la salle du jeu de paume de la commune de Saint-Amour." … Amour ! Amour ! Mon Dieu ! Dire qu'hier encore je n'étais qu'une Isabelle ! Comédienne sans autre nom que ce nom de guerre qu'on pouvait lire sur les affiches aux coins des carrefours. Aujourd'hui, me voilà : une de Vallombreuse ! Ce qui devrait être un beau rêve est un cauchemar ; mademoiselle de Vallombreuse ne sera jamais la baronne de Sigognac. Isabelle ne sera plus jamais "l'Isabelle". A peine installée dans cette demeure, j'étouffe ! (Elle se regarde dans une glace) La route et les planches collent, pour toujours, à la peau de la toute fraîche marquise. Sa vraie noblesse est de théâtre. Le reste est un hasard. Prince, mon père, je vous hais d'avoir jadis séduit la comédienne Cornélia. Votre amour fou et caché fait en ce jour mon malheur.




CHIQUITA – ISABELLE

Chiquita, avec un accent de folie – Chiquita danse sur la pointe des grilles. Chiquita passe par le trou des serrures. Tu as toujours le couteau ?
Isabelle – Oui Chiquita, je le porte toujours là entre ma chemise et mon corsage. Pourquoi ?
Chiquita – Un couteau est un ami fidèle ; il ne trahit pas son maître, si son maître le fait boire ; car le couteau a soif.
Isabelle – Tu me fais peur.
Chiquita – Aiguise la pointe au marbre de l'escalier du château, repasse la lame sur le cuir de ta chaussure.
Isabelle – Pourquoi me dis-tu tout cela ?
Chiquita – Pour rien. Qui veut se défendre prépare ses armes. C'est tout.
Isabelle, après un temps – Que fais-tu ici ? As-tu pour mission de me garder ?
Chiquita – Non. J'ai suivi de loin Agostín et les hommes masqués de noir. Je suis venue toute seule.
Isabelle – Et tu n'as pas eu peur à errer sans chandelles à travers ces couloirs pleins de ténèbres ?
Chiquita – Chiquita ne connaît pas la peur de la nuit. Ses yeux voient dans l'ombre. Si elle rencontre une chouette, la chouette ferme ses prunelles ; la chauve-souris ploie ses ailes quand elle approche ; le fantôme se range pour la laisser passer ou retourne en arrière. La nuit est sa camarade et ne lui cache aucun de ses mystères. Chiquita sait tout de la nuit ; mais elle ne l'a jamais dit au jour. (Après un temps, elle s'assoit à côté d'Isabelle à terre.) J'aime bien être à côté de toi. Tu es belle. Tu ressembles à la Bonne Mère que j'ai vue briller à l'église. Mais ils m'ont chassée de l'autel avec des chiens parce que je suis mal peignée et "bronzée". (Lui prenant la main.) Ta main est blanche ! La mienne posée dessus a l'air d'une patte de singe. Je suis laide, hein ?




ISABELLE-SIGOGNAC

Isabelle – Jurez de ne plus vous battre pour moi. Jurez-le si vous m'aimez comme vous le dites.
Sigognac – Ne me retirez pas cet emploi d'être votre chevalier.
Isabelle – Je ne suis qu'une comédienne, baron…
Sigognac – Et alors ?
Isabelle – Quand une femme a mis les pieds sur les planches, elle appartient au public ; les regards avides détaillent ses charmes, scrutent ses beautés et l'imagination s'en empare comme d'une maîtresse. Parmi tous ces hommes grossiers, libertins, il en est un, me disais-je, qui sait respecter ce qu'il aime. J'avais fait ce rêve, moi, fille de théâtre, poursuivie sans cesse par une odieuse galanterie, d'avoir une affection pure.
Sigognac – Isabelle, j'ai méconnu votre cœur d'ange. Mais ne craignez plus rien de moi ; l'époux saura contenir les fougues de l'amant. Je n'ai que mon nom. Je vous l'offre si vous daignez l'accepter.
Isabelle, le prenant dans ses bras – Je ne serai pas votre femme. Je me montrerai digne d'un tel honneur en le refusant.
Sigognac – Vous dites que vous m'aimez et vous ne voulez m'accepter ni comme amant, ni comme mari.
Isabelle – Vous m'avez offert votre nom. Je vous le rends après l'avoir gardé une minute dans mon cœur. Pour vous, ami cher, ce serait une grande faute d'embarrasser votre vie d'une saltimbanque comme moi à qui l'on reprochera toujours sa vie de théâtre. Vous êtes le dernier d'une noble race et vous avez le devoir de relever votre lignée… Je vous voyais revenant de la cour en habit magnifique, avec quelque bel emploi. Votre château reprenant son ancien lustre ; en idée, j'arrachais le lierre des murailles, je recoiffais d'ardoise les vieilles tours, je relevais les pierres tombées et je disparaissais comme un rêve.
Sigognac – Mettre dans la même coupe cette douceur et cette amertume…
Isabelle – Oui, je suis une fille bizarre. Je tiens de ma mère en cela. Il faut me prendre comme je suis. Je suis votre petite amie, soyez mon grand poète. Maintenant embrassez-moi… Vous allez travailler pour moi ! Tout labeur mérite salaire.




AGOSTIN-CHIQUITA


Agostín, au milieu de mannequins que Chiquita dispose comme un théâtre de guignol – Hélas ! A quoi j'en suis réduit par la dureté des temps. Au lieu de ma bande de vigoureux compagnons, je n'ai plus que les mannequins en guenilles. Des brigands pour les oiseaux.
Chiquita – Celui-ci, c'était qui ?
Agostin – C'était Miguel, mon ami. Un garçon charmant qui, avec sa navaja, traçait des croix sur la figure des clients aussi proprement qu'avec un pinceau trempé dans du rouge.
Chiquita – Un gentilhomme, quoi !
Agostin – Voilà sa cape et son sombrero. Je les ai pieusement dérobés au bourreau…
Chiquita – Comme des reliques. (Ils se signent.)
Agostin – Pauvre Miguel, cela l'a contrarié d'être pendu.
Chiquita – Il avait peur de mourir !
Agostin – Il se prétendait noble et réclamait qu'on lui coupe la tête.
Chiquita – Et comme il ne portait pas sa généalogie dans sa poche, il lui fallut expirer… perpendiculairement. Eh ! Ouais !
Agostin, installant un autre mannequin – Celui-là… (Un temps) Quelle belle allure il a eu lorsqu'on l'a roué en place d'Orthez… C'était ton père Chiquita, honore sa mémoire et dis une prière pour le repos de son âme.
Chiquita – Papa !





ZERBINA (+ Professeur et Sérafina)


Zerbina – Avec vous seulement je me sens à mon aise. L'odeur des planches et des coulisses flaire à mon nez comme un baume. Le soleil m'ennuie et la vie réelle me semble plate. Il me faut des amours imaginaires, et depuis que les poètes ne me prêtent plus leur voix, je me fais l'effet d'être muette. Je viens donc reprendre mon emploi. Vous n'avez engagé personne pour me remplacer au moins !
Professeur – Tu auras toujours ta place parmi nous, je suis fidèle.
Zerbina – C'est ta faiblesse !
Sérafina – Pourquoi es-tu revenue ? Le marquis t'a laissée tomber ?
Zerbina – Apprends, ma chère, qu'on n'est jamais las de moi ! Il avait la femme, mais à travers mon visage de ville, il cherchait mon visage de théâtre. Un comédien est comme un tableau qu'il faut contempler à distance et sous le jour propice. Si vous approchez, le prestige se dissipe. Le brave marquis n'était pas épris de moi, mais de cette petite étincelle qui brille en nous tous et qui nous fait applaudir.





PROFESSEUR – LEONE (+ Zerbina et Sigognac)


Professeur – Quoi qu'il en soit, croyez-moi capitaine, l'art du comédien est de se ménager et de ne présenter que les apparences des choses. Il doit être froid en brûlant les planches et…
Zerbina – Et rester à distance, au milieu des plus grands émois. On connaît la chanson, Professeur.
Léone – De la distance, bien sûr, sinon ce n'est plus un jeu, c'est une mauvaise messe, mais, avec votre permission, Professeur, sans la banquise d'apparence que vous souhaitez, vous trouverez toujours, chez les meilleurs d'entre nous, un feu dévorant. Pourquoi faire ce métier de forçat…
Sigognac – Comme vous y allez !
Léone – Je sais ce que je dis, monsieur le baron… Un comédien vit comme un forçat.
Professeur – "Vivre", c'est bien le mot. J'entends par "vivre", non pas la belle vie du notaire ou du bureaucrate, mais une vie inventée plus belle et plus vraie peut-être que la vie du ras de terre.
Léone – Cette vie ne vous tombe pas du ciel toute cuite. Il faut l'inventer, comme Professeur vient de vous le dire. C'est du travail. En tous cas des angoisses ; une petite souffrance bien tenace !
Professeur – Qu'on libère sur les planches seulement. Voyez-vous, baron, tout à l'instant vous étiez magnifique. Jamais acteur n'a représenté si au vif l'impertinence et la folie de Matamore, mais pour retrouver ces effets d'improvisation, tellement purs, il vous faudra dix ans de route.
Sigognac – Mes amis, je rends mon tablier.
Léone – Tout doux ! N'écoutez pas ce qu'il vous dit, mon capitaine. Ces discours oiseux, ce ne sont que bavardages de cantines théâtrales. Pour la simple infanterie de notre métier, il faut, on a coutume de le dire, au moins dix ans d'apprentissage avant de devenir un maître-compagnon. Mais dans toute armée, il y a des chefs, des étoiles qui surgissent, tout à coup, là, d'un coup de baguette magique, sans qu'on sache trop pourquoi. Ce sont les princes de notre confrérie. Ou ma vieille cervelle est déréglée, ou vous êtes un prince de théâtre.






SIGOGNAC (+ Bellombre)


Sigognac – Là-bas, dans le manoir délabré, les vieux portraits d'ancêtres poussent sans doute des soupirs, hochent mélancoliquement la tête : "Hélas ! le dernier des Sigognac a trahi." Les trois cigognes de mon blason vitupèrent, disposées à retourner en terre d'Afrique : "Quand même, notre baron, faire l'acteur !"
Bellombre – Soyez fier, au contraire ! Si mon étable où vous jouez est comme la crèche de Noël, vous, vous êtes carrément le Sauveur de nos amis les comédiens !
Sigognac – Je vous remercie. Permettez-moi cependant de vous dire que je ne comprends guère le sens de votre retraite ; ni votre conception du théâtre qui n'en serait pas un : un théâtre idéal, pour vous seule, dans la nuit, loin des autres hommes… Pour moi qui découvre le monde, le Théâtre, c'est l'occasion unique de rencontrer, avec l'illusion et ses chimères, nos autres frères humains que croise notre route. Le théâtre c'est la liberté, l'espace infini à arpenter et à rêver. Le contraire de mon manoir d'avant le déluge, ou de votre retraite douillette. Tout seul, Bellombre, vous le savez bien, on pleure, à deux on cause, à dix, à cent, on chante !





VALLOMBREUSE-ISABELLE


Vallombreuse, après un geste d'horreur d'Isabelle, se mettant à genoux – Je vous inspire donc une bien insurmontable horreur, que ma vue seule vous produise un tel effet ?
Isabelle – De grâce, monsieur le duc, relevez-vous, cette position ne vous convient point. Je ne suis qu'une pauvre actrice de province. Oubliez le caprice passager que je suis.
Vallombreuse – J'adore votre fierté. Votre sagesse m'enivre, votre modestie excite ma passion jusqu'au délire. Il faut que vous m'aimiez ou que je meure. (Il avance vers elle.) Ne craigniez rien ! Oh, vous ne savez quelle vie splendide j'ouvrirais devant vous si vous consentiez à m'accueillir. Vous marcheriez comme une déesse sur les nuées. Vos pieds ne fouleraient que de l'azur et de la lumière, le monde lointain s'effacerait comme un rêve, et d'un même vol, nous monterions vers l'Olympe, plus beaux, plus heureux, plus enivrés que l'Amour lui-même.
Isabelle – Cette passion, monsieur, dont tout autre tirerait orgueil, je ne saurais la partager.
Vallombreuse, après un temps, furieux – Dites plutôt que vous êtes folle de Sigognac. Qu'a-t-il donc pour vous ensorceler de la sorte ? Ne suis-je pas plus beau, plus noble, plus riche, et aussi amoureux que lui !
Isabelle – Il a du moins une qualité qui vous manque : celle de respecter ce qu'il aime.

Et en plus les fautes de frappe sont corrigées, ce qui est mieux.

Isabelle cherche . . .euh avec qui elle joue ? ^^ sigognac je crois qu'il s'intitule !

Je tenais à dire à Anne et à Matthias qui nous ont reproché de ne pas proposer assez de trucs, que pour le coup, s'ils ont un mini peu d'humour, ils vont être contents . . . normalement . . . ( c'est le cas de le dire )

Lea G a écrit:

Je tenais à dire à Anne et à Matthias qui nous ont reproché de ne pas proposer assez de trucs, que pour le coup, s'ils ont un mini peu d'humour, ils vont être contents . . . normalement . . . ( c'est le cas de le dire )

Bah bravo, alors là, bravo ! C'est sûr que tu as proposé quelque chose là !

Des nouvelles pour lundi prochain !

Il appatraît comme capital de présenter de nouveaux personnages, importants dans la pièce et intéressants dans le jeu.

Il s'agit de :

Yolande
Lampourde
Pierrette
Malartic

Plus d'informations dans le topic "Les personnages"

J'ajoute que d'autres personnages vous ont peut-être emballés à la lecture (Bellombre, la duchesse de Limoux, le prince de Vallombreuse, Léandre, Hermione, Lise, etc.). Dans ce cas, n'hésitez pas à les présenter, avec les contraintes suivantes :

1) Le passage choisi doit faire environ une demie-page et EN AUCUN CAS dépasser une page
2) Le personnage choisi doit être parmi ceux qui parlent le plus (exception faite de Scapin, ça va de soi). Ne choisissez pas une scène qui ne mettrait pas en valeur vos qualités de jeu en texte.

Sur ce, bon courage et à lundi

Avec les nouveaux personnages, d'autres scènes vont sans doute être jouées lundi, pour lesquelles on verra aussi des rôles déjà bien connus (Sigognac, Isabelle).

Donc avis aux amateurs : on peut présenter Sigognac dans la scène avec Yolande (voir sur le topic "Les personnages" pour plus de précisions).

Vous pouvez aussi apprendre en Sigognac la scène avec Pierrette et apprendre en Isabelle la scène avec Malartic (voir sur le topic "Les personnages" les posts sur Pierrette et Malartic), mais cela semble difficile de les proposer comme passage, vu que la répartition du texte est nettement déséquilibrée.

Mais vous savez que donner la réplique en ayant appris le texte est bien mieux, parce que d'une part ça sert votre partenaire et d'autre part, mine de rien, ça vous permet de nous montrer d'autres facettes de votre talent.

Bjr a tous!
voilà ba j'aimerai présenter la scène de lampourde (garçon évidemment) pour la seconde séance d'auditions. Mais je n'ai pas de malartic pour m'accompagner (on ne peu pa choisir de filles n'est-ce pa biff ). Donc voilà je profite de ce forum pour faire passer une annonce :
JH recherche garçon pour jouer malartic! (scène p52 càd le 14è tableau)
Si vous ètes intéressés lachez un message... Merci d'avance!

Bonjours tout le monde ! ^^
Je cherche quelqu'un qui presente Vallombreuse et qui a besoin d'un isabelle pour lundi... Merci d'avance ^^

Djellal Rayan a écrit:

Mais je n'ai pas de malartic pour m'accompagner (on ne peu pa choisir de filles n'est-ce pa biff ).

Ben oui mais un rôle de gars ça doit être joué par un gars, quoi. Chacun son sexe (sauf exceptions ) et un sexe pour chacun (sauf exceptions ).